
Public : tout public
Durée : 45 mn
Jauge : 200 personnes
Espace scénique : 6m d’ouverture pour 5m de profondeur.
teaser
équipe de création
Conception : Juliette Allauzen
Jeu : Pich
Musique : Florian Chaigne
Technique : Chloé Dao
Production : Julos Guilbaud
jonglage graphique en percussion et réciproquement
Le duo « douce heure » est né en 2022 avec le dispositif d’Ouvrir l’Horizon. La commande était de créer un duo de 20 minutes avec Pich jongleur graphique, et Florian Chaigne percussionniste. Ce spectacle devait être compréhensible pour un public fragile, et accessible aux non francophones.
Au départ ce duo devait exister pour une série de 5 dates. Trois ans après sa création « Douce Heure » est un spectacle de 45 minutes qui a tourné pour une vingtaine de représentations.
Quand j’ai rencontré Florian Chaigne et Pich, j’ai voulu éviter la convention du musicien qui accompagne le circassien.
Pour cela j’ai cherché à allier et à mettre en avant leurs deux talents : la musique de Florian Chaigne et la manipulation graphique de Pich.
Pour réunir ces deux univers, il fallait que les mouvements géométriques insufflent un voyage sonore, et que les mouvements sonores inspirent une circulation d’objets dans l’espace. En somme un dialogue, sans mot !
Florian Chaigne compose, et j’ai voulu entendre ce que pouvait inspirer la musique savante dite contemporaine chez un jongleur.
Et que pouvait proposer Pich en entendant des sonorités inédites de Florian ?
Inversement : quels sons pouvaient improviser le musicien en voyant une balle de cristal en lévitation ?
Pour diriger ce duo et éviter d’être exclusivement sur de la technicité, nous nous sommes mis d’accord sur une histoire, sans conflit à résoudre, composée de cinq tableaux. Tous les deux ont ainsi chacun leur parcours ludique sur le plateau.
Sur cette partition scénique, leur force est de pouvoir se réinventer sans cesse. La contrainte est que les deux dépendent de l’énergie de l’autre.
S’ils ont quelque chose de techniquement compliqué, ils leur faut rester dans l’interaction avec le partenaire et dans le partage avec le public
Chloé Dao a conçu le plateau de jeu en le délimitant géométriquement avec les agrès : neuf cerceaux disposés verticalement et six balles en verres, tous sur des supports conçus pour le spectacle. Tout autour : un vibraphone, des gongs, une caisse claire, un Tom basse, une table avec des petites percussions et des accessoires hétéroclites.
Pour pouvoir jouer entre eux leur histoire, il m’est essentiel que le musicien puisse évoluer dans l’espace aussi librement que le circassien. La solution a été d’acquérir un harnais pour que Florian puisse se déplacer avec sa caisse claire.
Ainsi les deux créateurs ne font qu’un avec leurs instruments, et peuvent tous les deux traverser l’espace scénique.
Je souhaitais aussi qu’il y ait autant à voir qu’à écouter chez l’un et chez l’autre. Par moment Florian cesse de jouer et l’on peut entendre les souffles de Pich et de ses anneaux dans l’espace.
Ou alors Pich peut être en point fixe à manipuler et on peut observer les mouvements du percussionniste tourner autour de lui.
Cette liberté de mouvement accentue la complicité entre les deux artistes. Leurs rythmes, musique et gestuelles se mélangent, fusionnent et emporte le public dans un état à la limite de l’hypnose.
Mon second objectif est d’atteindre autant l’ouïe que la vue des spectateurs et spectatrices. Florian Chaigne puise son inspiration avec son vibraphone qu’il peut jouer aussi avec l’archet, sa caisse-claire, son œuf sonore… Pich s’aide de cerceaux, bâtons, balles…
La création lumière avec Axel Chauvel a permis de soutenir ce projet là en mettant une intention ou une couleur par tableau, pour unir le duo, ou bien l’isoler dans des moments particulier, pour mettre en avant un de leur geste. Ces deux talents font un travail de grande précision sur le rythme et de technicité sur la qualité de mouvement ou du son.
Le public en les regardant est comme invité à rêver les yeux et les oreilles grandes ouvertes…
On peut voir dans les tableaux des images de mécanisme, des moments de fêtes, ou de temps comme suspendu à la tombée du jour, et aussi des moments d’infini, d’univers où l’on voyage dans l’espace par le son cristallin et la suspension des objets.
Tout est basée sur une logique de compréhension sensorielle.
Tous les trois nous avons exploré aussi bien la complémentarité, à l’instar de l’aspect tellurique de la caisse claire synchronisé avec les bâtons et leurs dessins linéaires, que les contrastes avec des rythmes sur des supports métalliques, avec deux cerceaux manipulés dans l’infini des cercles.
A chaque fois il y a eu des points de rencontres.
Le public est invité à voir ce qui se passe quand l’alchimie fusionne. Jusqu’où les sons, les mouvements vont amener les deux acolytes ?